Il y a toujours eu beaucoup de joie et d'amour dans ma famille. Je suis la troisième de quatre enfants et même si pour ma part j’étais plutôt discrète et réservée, je me savais aimée. Ma famille est chrétienne et profondément croyante, j’ai donc été élevée dans des valeurs chrétiennes. Mon enfance a été belle, pleine de rires et de joie… Mais, à l’adolescence, les choses ont commencé à changer. J’étais alors très timide et, en dehors de la maison, je ne disais pas grand-chose et n’osais lever les yeux. Je me souviens que je marchais toujours la tête baissée, souhaitant être invisible. Au fond de moi, je ne supportais pas cette timidité qui me bloquait, m’empêchait de lier des amitiés. Cependant, je n’arrivais pas à m’en défaire.

Ajouté à cela un corps qui refusait de se développer comme celui de mes amies, j’en suis peu à peu arrivée à me détester. J’avais honte d’être qui j’étais, je ne comprenais pas pourquoi j’étais comme ça. D’ailleurs, qui étais-je ? Je ne savais même plus. Ce sentiment croissant a installé alors en moi une certitude fausse : j’étais une erreur, non-désirée. Quelqu’un s’était trompé en me créant. L’éducation chrétienne que j’avais reçue me disait que Dieu m’avait créée ainsi, qu’Il m’aimait telle que j’étais. Au fond de moi, je ne pouvais m’empêcher de demander : « telle que je suis, ou alors avec quelques kilos en plus, quelques formes en plus, la timidité en moins, … ? » Bien que je croyais en l’existence de Dieu, je doutais qu’Il puisse m’aimer et s’intéresser à moi vraiment. Mon mal-être s’est approfondi et, petit à petit, je me suis mise à rechercher les moyens les plus rapides de disparaitre. Mais je n’ai jamais pu passer à l’acte, la douleur me faisant trop peur. J’ai donc décidé de demander une seule chose à ce Dieu : « tue-moi ».

Une lueur d’espoir

En attendant d’être exaucée, je continuais ma vie. J’allais toujours à l’église avec ma famille, et je croyais en ce Dieu si lointain. De par toutes les histoires qu’on m’avait racontées, je savais qu’Il faisait des choses merveilleuses dans la vie de certaines personnes, mais je pensais que cette relation privilégiée avec Dieu était réservée aux pasteurs et aux autres personnes importantes.

Un jour, alors que j’étais en vacances dans ma famille, ma tante m’a proposé de l’accompagner à une soirée où l’on remercie et loue Dieu par des chants. N’osant pas lui dire non, j’y suis allée. Je me suis retrouvée dans une grande salle entourée de centaines de personnes. J’étais heureuse de chanter ces beaux chants, de remercier et louer Dieu, mais je le faisais en silence, dans mon cœur, car j’étais convaincue de chanter faux. C’est alors qu’entre deux chants, une des chanteuses a prié et dit : « Il y a quelqu’un dans la salle qui ne chante pas, car cette personne pense qu’elle chante faux. Mais sache que Dieu n’écoute pas ta voix, Il regarde ton cœur ». Cette parole m’a transpercée. Je savais que c’était de moi qu’elle parlait. Ce soir-là, Dieu m’a vue, Il m’a repérée dans cette grande salle, parmi toutes ces personnes, et Il s’est adressé à moi au travers de cette chanteuse, alors que je me croyais si transparente. En une seule phrase, Il m’a dit combien j’étais importante à ses yeux, puisqu’Il s’adressait à moi, alors qu’il y avait tant d’autres personnes autour.

Au cœur de la lumière

Le cœur complétement chamboulé, j’ai décidé de croire en ce qu’Il me disait. Les mois qui ont suivi, je me suis rappelée tout ce qu’on m’avait appris sur Dieu, et je me le suis approprié : Dieu est mon Créateur, mon Père, et parce qu’Il m’a créée, Il m’aime. Il ne peut pas m’aimer plus ou m’aimer moins que les autres. Il m’aime et c’est tout. J’ai également redécouvert l’acte d’amour que Dieu a accompli pour moi en donnant son fils Jésus. C’est grâce à la mort et à la résurrection de Jésus que je peux vivre aujourd’hui une relation personnelle avec Dieu. Cette rencontre avec Jésus a tout changé dans ma vie. Ce n’est plus une histoire entendue et vécue par d’autres, c’est devenu une réalité pour moi aussi. Alors que je ne savais plus qui j’étais, Dieu m’a donné une identité : je suis sa fille. Alors que j’étais convaincue de n’avoir aucune valeur, Il a offert la vie de son fils pour me rendre libre. Il m’a déclarée merveilleuse et désirée. Je peux aujourd’hui m’approcher de Lui en toute sérénité, je peux Lui parler, Lui confier mes joies et mes peines. Il me connait parfaitement, me comprend infiniment. Aujourd’hui, Il guide ma vie. Tout ne s’est pas fait du jour au lendemain. Tout n’est pas devenu facile. Mais je sais qu’Il est là et que je peux compter sur Lui. Alors que je n’en avais plus, Il est devenu ma raison de vivre.

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Mélody