Évangéliste, mes yeux sont mes oreilles !
Bonjour,
Je m’appelle Eric Egler, je suis sourd de naissance, marié avec 2 enfants. Étant sourd, mes yeux sont mes oreilles ! Vous avez ou aurez à entendre parler de Jésus, moi ce sont mes yeux qui ont entendu parler de lui et mon cœur l’a vu.
Un enfant de chœur au cœur vide…
Je suis fils unique, sourd, j’ai eu à faire des recherches généalogiques pour savoir si j’étais le seul sourd de ma famille. Eh bien non, le test génétique que j’ai effectué a pu démontrer qu’il y a déjà eu d’autres sourds bien longtemps avant moi. Ça m’a rassuré à l’époque, vous devez vous demander pourquoi ?
La surdité n’est pas facile dans un monde d’entendants, la communication entre mes parents et moi était très difficile, ils me forçaient à parler, à oraliser. Si j’essayais de parler avec mes mains instinctivement (ma langue des signes), je recevais une tape sur mes mains avec un : « NON ! Tu dois parler ! », J’ai beaucoup souffert du manque de communication, d’incompréhension, je me rappelle de moi à 8 ans me cognant la tête fortement contre le mur, je vivais un mal être et j’étais en souffrance.
J’ai grandi dans un environnement 100% catholique, nous étions, comme ils me le disaient « catholiques sur plusieurs générations ». Mes parents étaient boulangers, ils n’avaient pas beaucoup de temps pour aller à la messe. C’est à partir de l’âge de 12ans que je n’ai plus raté aucune messe du dimanche, j’y allais régulièrement. Mes parents avaient remarqué mon enthousiasme à aller à l’église, ma mère avait contacté le prêtre afin que j’intègre le groupe d’enfant de chœur. Je prenais mon rôle très au sérieux, je portais les ustensiles sacrés tels que la croix de procession, les cierges etc. Mais je ne connaissais pas Dieu pour autant, et je ne comprenais rien aux enseignements du prêtre, j’étais le seul sourd au milieu d’enfants entendants et il n’y avait pas de traduction en langue des signes.
Je me rappelle d’un jour où le prêtre était en train de nous enseigner, vu que je ne pouvais pas suivre je regardais de part et d’autres de la salle, il s’est mis en colère et m’a dit : “Il faut que tu m’écoutes, que tu lises sur mes lèvres ! Si tu ne m’écoutes pas tu iras en enfer !” Tout le monde s’est tourné vers moi, j’ai eu peur et je me suis senti doublement exclu. Je ne saisissais donc rien en ce qui concerne Dieu, la religion pour moi était uniquement des règles qu’il fallait suivre tous les dimanches, une sorte d’héritage familial qu’il fallait poursuivre, quelque chose de général, mais le cœur n’y était pas…
Pourquoi cette croix ?
Quelques années sont passées et toujours adolescent je filais un mauvais coton, je me suis retrouvé dans des situations de vol, de dégradation de matériel sur les lieux public. Avec mes amis sourds, on arrivait à déjouer les alarmes (Allez savoir !!) jusqu’au jour où on s’est fait prendre direction commissariat en garde à vue, expérience assez traumatisante quand vous essayez de vous faire comprendre auprès des policiers….sans succès !
Je continuais à aller tous les dimanches à l’église mais j’étais malhonnête, voyou et voleur. Un dimanche le prêtre m’a appelé pour la prière, il m’a placé sur le banc où tous les enfants étaient assis, nous étions en face de la croix. Bien évidemment je ne comprenais rien à ce qu’il disait dans la prière mais ce jour-là la croix m’intriguait, je me demandais pourquoi cette croix ? Pourquoi Jésus est mort ? Je me posais tout un tas de questions, je ne me doutais pas que j’aurais bientôt obtenu ma réponse. Tous les samedis j’allais voir mon cousin, étant fils unique, il était comme le frère que je n’ai jamais eu. Il avait tendance à s’énerver, dès qu’on jouait aux jeux vidéo et qu’il perdait, il se mettait dans tous ses états, je le connaissais très colérique, pourtant ce samedi-là il n’était plus le même, il était devenu incroyablement calme; j’ai voulu comprendre comment. Ma tante a commencé à me parler de Jésus. Au début j’étais méfiant car je pensais qu’elle était devenue témoin de Jéhovah, j’avais entendu dire qu’il y avait beaucoup de personnes victimes des témoins de Jéhovah. Elle m’a rassuré en me disant qu’elle était protestante évangélique, et m’a informé qu’il y avait des sourds dans son église, des interprètes et que leur réunion était accessible. Dès l’entrée, j’ai été surpris par l’accueil, des inconnus venaient me saluer, une ambiance que je ne connaissais pas, des chants vivants, avec une interprétation en langue des signes.
De retour à la maison, j’étais heureux et j’ai tout raconté à mes parents qui se sont mis dans une colère monstre et m’ont interdit d’y retourner.
Ce n’est qu’un an plus tard, lors de mes 18 ans, le jour même de mon anniversaire que mon père m’a dit : tu es majeur maintenant tu peux aller si tu le souhaites à l’église protestante. Je me suis donc rendu à l’église le dimanche et pendant que j’écoutais la prédication interprétée en langue des signes j’ai été attiré par la croix, mais celle-ci était vide, tandis que dans l’église catholique Jésus y était…. Cela m’a intrigué. A la fin du culte j’ai été voir le pasteur pour lui poser cette question : Où est Jésus ? Il a été crucifié pourquoi il n’est pas sur votre croix ? Il m’a répondu : Tu connais l’histoire de Jésus ? Alors s’il est ressuscité, pourquoi le laisser à la croix comme si il était toujours mort n’est-ce pas triste ? Jésus est mort pour tes péchés, mais il est ressuscité et a vaincu le péché, maintenant tous les hommes peuvent venir à lui et être pardonnés. Mais pour cela il faut te repentir…
Un cœur restauré, je suis enfant de Dieu
En rentrant à la maison j’ai essayé de prier, j’ai fait le « je vous salue marie » mais rien… J’étais comme bloqué. Le dimanche suivant j’ai désiré parler à nouveau au pasteur qui m’a expliqué comment prier sincèrement tout simplement avec mon cœur. Il a prié pour moi et en rentrant à la maison, j’ai commencé à parler à Dieu dans la prière, de façon libre et simple, je lui ai demandé pardon pour mes péchés, pour toutes les bêtises que j’avais commises les vols et bien d’autres et j’ai senti dans mon cœur un amour intense, j’ai compris que c’était l’amour de Jésus, telle une flamme qui venait de s’allumer en moi, je me suis mis à pleurer et je lui ai demandé de me changer.
Fautes avouées à moitié pardonnées
Quelque temps après, j’ai ressenti fortement qu’il fallait que j’aille rendre ce que j’avais volé au magasin, en l’occurrence des stylos. Une voix en moi voulait me faire taire, “non tu ne peux pas faire ça !” Mais la présence de Dieu me poussait à y aller. Arrivé sur place j’ai demandé à voir le patron, je lui ai expliqué ce que j’avais fait, que j’avais accepté Jésus et je lui ai demandé pardon puis je lui ai remis une somme. Il était choqué car cela ne lui était jamais arrivé et m’a remercié.
J’ai vraiment donné ma vie à Jésus
J’ai désiré changer et ne pas être un chrétien religieux mais un chrétien authentique, celui qui veut suivre Jésus marcher avec lui et trouver sa volonté. J’ai désiré depuis ce jour servir Dieu parmi les sourds, prêcher Sa Parole et annoncer la Bonne Nouvelle de l’Évangile.
Si tu as été touché par mon témoignage n’hésites pas à me contacter je te répondrai avec plaisir.
Que Dieu te bénisse !
Eric