Dieu m’a donné un nom
Bonjour,
Je m’appelle Christine Gallay et je vais vous raconter mon histoire.
Exclue
J’ai grandi dans une famille de six enfants dans laquelle j’ai toujours eu du mal à trouver ma place. Je me sentais différente et enfant, je disais que j’avais été adoptée. J’avais le sentiment de déranger. Un de mes frères me mettait systématiquement à l’écart, il ne m’adressait jamais la parole. Il m’ignorait et me rejetait. Déjà, ce n’était qu’en dehors de la maison que je me sentais vivre. Dans la rue, avec ma bande de copains, tout était possible. Dans ma famille, à l’école, j’étais exclue mais là, j’avais le droit d’exister.
La descente aux enfers
Adolescente, j’ai commencé à fuguer jusqu’au jour où je ne suis plus rentrée. La rue était devenue ma seule issue pour vivre. Ce sont alors enchaînés, le stop, l’errance, la solitude, la violence mais aussi la drogue, les joints, l’éther, les mélanges alcool et amphétamines… J’étais devenue extrêmement maigre car je ne mangeais pas tous les jours, mon corps était épuisé. Parfois, j’entendais des voix. J’étais devenue sauvage, incapable de créer une relation de confiance avec qui que ce soit. Je n’existais plus pour personne, j’étais comme invisible.
Plus rien que la mort
Je faisais fréquemment le même cauchemar. Je voyais un rond-point en béton autour duquel les voitures et les piétons circulaient. Au milieu, profondément enfouie et faisant presque partie intégrante du béton, il y avait une personne. Sans s’en rendre-compte, les voitures lui roulaient dessus et les piétons la piétinaient. Cette personne, c’était moi. Personne ne me voyait, personne ne m’entendait. Un jour, épuisée, j’ai quitté le squat où je vivais, enfin je survivais et je me suis posée sur le trottoir pour attendre la mort. J’étais habillée en noir, de la même couleur que le bitume. Je voulais totalement disparaître. C’était en hiver, il neigeait et j’espérais m’endormir pour toujours.
Choisir l’amour de Dieu et sortir de la rue
Mais Dieu avait un autre projet pour moi… Il a mis Hyacinthe et un de ses amis sur ma route. Ils avaient l’habitude d’aller dans la rue pour parler de Dieu aux passants. Ce jour-là, ils sont passés une première fois devant moi et ont pensé que c’était trop tard, que dans l’état où j’étais, je ne serais pas capable d’entendre ce qu’ils voulaient me dire. Ils ont donc passé leur chemin mais au fond de leur cœur, ils ont senti qu’ils devaient revenir vers moi et me parler. Je ne sais plus très bien ce qu’ils m’ont dit mais ils m’ont parlé de Dieu et cela m’a sauvée. Ils m’ont prise par le bras et m’ont conduite jusqu’à leur église. Le pasteur prêchait et j’avais l’impression qu’il parlait de moi, que tout ce qu’il disait était pour moi. J’avais connu l’enfer, je savais donc au plus profond de moi que Dieu existe. Ce jour-là a été le début d’une nouvelle vie !
J’ai alors pu me reconstruire, quitter le monde de la rue et celui de la drogue, apprendre à refaire confiance aux autres et même apprendre un métier. Tout ce travail de reconstruction s’est fait grâce à Christ qui chaque jour m’a conduite vers les bonnes personnes, m’a guidée dans mes choix. J’ai vécu des signes concrets et visibles de sa présence à mes côtés.
Témoigner que Dieu a un projet pour chacun d’entre nous
Aujourd’hui, je suis mariée. Je suis épouse de pasteur et j’ai trois enfants adultes.
A toi qui m’écoutes ou qui me lis, j’aimerais dire : « Vis ! Il y a une espérance même quand tout semble être sans issue et sans espoir. C’est justement là que tout peut recommencer, quand on touche le bout de soi-même. Là, le miracle peut venir. Vis, espère et crois ! »
Christine
Vous pouvez retrouvez mon histoire dans mon livre "Il m’a donné un nom, une vie après la rue" aux Editions Première Partie.