Yannis Gautier

Maurepas, France

52964 des ténèbres à la lumière

Abandonné par ma mère à l’âge de trois ans, j’ai vécu pendant une année au sein d'une famille d'accueil de la DDASS. Un peu plus tard, mon père, peut-être pris de remords, décida de me récupérer et me présenta à Mireille, sa concubine, avec laquelle il avait déjà deux enfants. Mon père, noctambule et flambeur, possédait une boutique de prêt-à-porter, commerce plutôt florissant, mais il confondait fâcheusement recettes et bénéfices.

Au cours de soirées arrosées de champagne et nimbées de fumée de cigares, il prodiguait des chèques en blanc, conduite excessive qui eut malheureusement des conséquences terribles sur les finances de la famille. Pourchassé par ses créanciers, il dut très vite plier bagage et prendre la fuite pour la Côte d'Ivoire en m'abandonnant chez Mireille, tel un souvenir de son infidélité.

Les années qui suivirent se révélèrent très douloureuses pour moi, tant sur le plan moral que physique. Mireille, brisée par l'amertume et la haine vis-à-vis de ce que je représentais, avait pris pour habitude de me battre.

C’est à coups de poing et de paroles destructrices qu’elle me fit comprendre que je n'avais pas ma place au sein de la famille. Ne pouvant me renvoyer à la DDASS, elle fit de moi son esclave, son homme à tout faire. Le plus triste dans tout cela, c’est qu’à mes yeux d'enfant, elle était néanmoins ma mère.

Nous étions pauvres et manquions de tout à la maison : électricité, nourriture, vêtements et les services sociaux devaient régulièrement nous venir en aide. Faute de moyens, nous habitions dans les banlieues les plus difficiles de la région parisienne et j’ai donc grandi dans un climat de violence permanente que ce soit à la maison ou à l’extérieur.

Au fil des années, je me suis endurci et rebellé contre toute forme d'autorité et cette démarche chaotique me fera connaître la prison dès l'âge de 15 ans.

Les dix années qui suivirent furent pour moi une véritable descente aux enfers au cours de laquelle je vais successivement devenir un dealer, un drogué, un père et pour finir un braqueur.

Dans cette déchéance, j'ai échappé par deux fois à la mort, perdu mon frère Frank, sauvagement assassiné dans un restaurant à l'âge de 30 ans.

Ma rencontre avec Manu, une chrétienne qui m'accompagnera dans le dernier chapitre de mon calvaire à l'intérieur de la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy, matricule 52964, où je fus emprisonné pour deux vols à main armée, va modifier ma destinée.

C’est au cours de nos parloirs que, par l’entremise de Manu, Dieu se révélera à moi. Là, dans cet endroit si sale et inhospitalier, je vais expérimenter Sa grâce et Il va par la suite intervenir de manière miraculeuse dans ma vie.

Après sept mois d’incarcération, je fus libéré provisoirement et, 36 mois plus tard, dans l'obligation de me constituer prisonnier afin d'être jugé par une Cour d'assises.

La peine encourue pour les faits qui m'étaient reprochés était de 20 années et, là encore, Sa grâce n'a pas été vaine envers moi puisque c'est en homme libre que je ressortis du tribunal.

Dès lors, Dieu va bouleverser ma vie, mes projets et me donner la force de renoncer à mon passé, à la drogue, à la violence et à mes anciennes fréquentations.

Il fera naître en moi un vif désir de Le servir et de témoigner de tous Ses bienfaits à mon égard, ce que je vais m’empresser de faire chaque jour et notamment au sein des quartiers sensibles.

Cinq années plus tard, à force de constance, j’ai pu accéder au ministère de pasteur, pour le plus grand bonheur de mon épouse Manu et de nos quatre enfants.

À Lui toute la gloire !

Ce témoignage est un résumé du livre '52964 des ténèbres à la lumière'

 

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